Marché des obligations vertes : la course vers un record historique en 2025

Les obligations vertes devraient connaître une nouvelle année record en 2025, stimulées par les besoins de financement massifs nécessaires à l'atteinte des objectifs de neutralité carbone. Malgré l'agenda politique de Donald Trump et l'émergence d'un mouvement anti-ESG aux États-Unis, l'impact sur cette classe d'actifs devrait rester limité, grâce notamment au rôle toujours dominant de l'Europe et de l'Asie. Selon nos estimations, les émissions mondiales d'obligations vertes pourraient s'élever à 600 milliards de dollars en 2025 et atteindre le cap historique de 1 000 milliards si l'on inclut également les obligations sociales et durables. Pour les investisseurs, il demeure toutefois essentiel de vérifier la cohérence entre les projets financés et la stratégie de transition globale de l'émetteur, afin de limiter les risques de greenwashing et de maximiser l'impact positif des investissements.
Un regard sur 2024 : surperformance et nouveaux records
En 2024, le marché des obligations vertes a surperformé les obligations traditionnelles d'environ 2 % et réalisé de nouveaux records d'émissions, avec 447 milliards de dollars émis sur l'année¹. Cette progression a permis à l'univers des obligations vertes, sociales et durables d'égaler son précédent pic de 2021 et de dépasser de 17 % les niveaux de 2023². Ces chiffres reflètent la demande soutenue pour des placements alliant performance et impact environnemental, malgré un contexte géopolitique complexe.
Les moteurs de croissance en 2025
1. Un renouvellement massif d'échéances
Dix ans après la signature de l'Accord de Paris, de nombreuses obligations vertes arrivent à échéance en 2025 et 2026, entraînant d'importants besoins de refinancement. Cela s'ajoute aux volumes d'émissions habituels, offrant un coup d'accélérateur au marché.
2. Le dynamisme des souverains et du secteur privé
Les gouvernements européens – Finlande, Portugal, Grèce – qui n'ont pas encore émis d'obligations vertes pourraient le faire, tandis que l'Union européenne reste très ambitieuse avec près de 250 milliards d'euros d'obligations vertes prévues dans le cadre de NextGen EU. Du côté des entreprises, on attend plus de 50 % des émissions du côté du crédit, confirmant l'appétit des acteurs privés pour ce type de financement.
3. L'essor asiatique
L'Asie, et particulièrement la Chine, pourrait devenir la nouvelle source majeure de croissance, soutenue par l'évolution favorable de la réglementation régionale et le soutien gouvernemental. Les investisseurs asiatiques montrent un appétit croissant pour la finance verte, en ligne avec l'importance grandissante des questions environnementales au sein de la région.
4. L'Europe en locomotive, malgré l'incertitude américaine
En 2024, l'Europe représentait 60 % du total des émissions, tandis que la part américaine reculait à **8,5 %**³. Le mouvement anti-ESG aux États-Unis et l'agenda politique de Donald Trump ont freiné certaines émissions labellisées « vertes ». Toutefois, l'Inflation Reduction Act (IRA) continue de soutenir les projets durables outre-Atlantique. Certains émetteurs US dissimulent même le caractère vert de leurs obligations afin d'éviter d'éventuelles controverses politiques, tout en poursuivant leurs objectifs environnementaux.
Indicateur | 2024 | 2025 (Estimation) | Variation |
---|---|---|---|
Emissions vertes (USD) | 447 Mds | 600 Mds | +34% |
Emissions totales (vertes, sociales, durables) | ~650 Mds | 1 000 Mds | +54% |
Part de l’Europe | 60% | > 60% | Légère hausse |
Part des États-Unis | 8,5% | ~10% | Modérée |
Innovations et nouveaux formats obligataires
- Obligations bleues : dédiées aux projets maritimes et océaniques, elles suscitent déjà de l'intérêt dans les pays côtiers.
- SLLB (Sustainability-Linked Loan Financing Bond) : ces émissions lient le coût de financement à l'atteinte d'objectifs de durabilité précis.
- Green-enabling bonds : finançant toute la chaîne de valeur nécessaire au développement de projets verts, ces obligations offrent aux investisseurs une exposition élargie à l'écosystème de la transition énergétique.
Transparence et réglementation : la pierre angulaire de la crédibilité
Les cadres d'analyse des obligations vertes, sociales et durables se sont considérablement renforcés ces deux dernières années. La nouvelle norme européenne (EuGB), entrée en vigueur en décembre 2024, impose une vérification externe supervisée par l'ESMA et des obligations de transparence accrues.
La première émission EuGB (500 millions d'euros à 10 ans) d'une entreprise italienne de service public⁴ a suscité une forte demande, confirmant l'intérêt pour des instruments financiers plus strictement alignés sur la taxonomie européenne.
Attention toutefois : la taxonomie européenne reste complexe, et tous les émetteurs n'y sont pas encore pleinement conformes. Les investisseurs doivent donc continuer d'examiner la cohérence entre les projets financés et la stratégie de l'émetteur pour éviter tout greenwashing.
Quelles opportunités pour les investisseurs ?
- Taux de rendement attractifs : Les conditions actuelles de marché offrent des rendements proches de leurs plus hauts niveaux depuis dix ans⁵, ce qui renforce l'attrait des obligations vertes.
- Exposition au crédit : Les obligations vertes sont très liées au crédit, un segment du marché obligataire qui peut se révéler particulièrement porteur dans un contexte macroéconomique favorable à l'Europe.
- Diversification géographique : L'essor de l'Asie et l'émergence de nouveaux émetteurs souverains élargissent la palette d'investissement, réduisant la dépendance aux marchés occidentaux.
En résumé, la combinaison d'un environnement réglementaire plus robuste, d'une demande croissante et de conditions de marché favorables positionne les obligations vertes comme un pôle d'attractivité majeur en 2025. Malgré l'incertitude politique aux États-Unis, l'Europe devrait continuer de guider le marché vers de nouveaux records historiques.
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