Derrière les chiffres flamboyants de Wall Street : une réalité plus nuancée
Dans l'effervescence des marchés financiers, l'annonce récente selon laquelle "la bourse américaine a flambé ces derniers mois" mérite une analyse plus approfondie. Hier, le S&P 500 a atteint un nouveau sommet historique, retrouvant péniblement son niveau de début 2022 à 4 839,81, effaçant ainsi ses pertes cumulées depuis son précédent record de 4 796,56.
Cette montée, toutefois, cache une vérité plus complexe. Oui, le secteur technologique, mené par les "magnificent 7", a enregistré une croissance fulgurante, affichant une hausse impressionnante de presque 80% depuis le début de 2023. Cependant, les 493 autres sociétés du S&P 500 n'ont augmenté que d'environ 10%, portant la progression totale de l'indice à près de 25%.
Ces deux dernières années, marquées par une inflation élevée et des craintes d'une récession qui semblait inévitable, ont vu le S&P 500 naviguer dans des eaux tumultueuses. Il a connu une baisse allant jusqu'à 25% alors que l'inflation atteignait des sommets inédits depuis 1981. Cette période d'incertitude a mis en lumière la résilience de certaines entreprises, notamment dans le secteur de la technologie et de l'intelligence artificielle.
L'impression d'une croissance record sur les marchés est en grande partie due à la performance exceptionnelle de ces entreprises médiatiques, mais ne reflète pas la réalité de l'ensemble du marché. En effet, si l'on considère les 7 actions phares, celles-ci semblent surévaluées par rapport à leurs bénéfices, tandis que les 493 restantes sont plutôt correctement valorisées.
Ce nouveau sommet de Wall Street est donc moins spectaculaire qu'il n'y paraît. Il met en évidence une dynamique où la croissance, principalement portée par un petit nombre de sociétés technologiques, a dominé le marché, contrairement aux valeurs plus traditionnelles. Cette disparité souligne l'importance d'une analyse nuancée des marchés financiers, où les grandes tendances ne doivent pas occulter les réalités individuelles des entreprises qui composent ces indices.